Les émotions que tu ne vois pas te coûtent très cher
Hello, hello, c’est Aldo !
Imagine. Tu rentres dans une réunion. Avant même qu’un mot ne soit prononcé, tu ressens quelque chose.
Une tension dans l’air. Des regards qui se croisent sans se fixer. Des sourires forcés. Tu ne sais pas encore ce qui va être dit, mais ton corps, lui, a déjà compris.
Le climat émotionnel s’est installé avant même que les débats commencent.
C’est ça, le pouvoir silencieux des émotions.
Et c’est exactement ce que trop d’organisations oublient de prendre en compte.
Le silence émotionnel est plus dangereux que le conflit
À force de scruter les chiffres, d’optimiser les process, d’analyser les KPI, beaucoup de dirigeants passent à côté de ce qui influence en réalité toutes leurs décisions : les émotions.
Pas seulement celles de leurs équipes.
Les leurs aussi.
Nous avons appris à surveiller la trésorerie, le climat social, les outils digitaux…
Mais pas le climat émotionnel.
Et pourtant, toute émotion ignorée devient une décision sabotée.
Car lorsque la peur, la tristesse, la colère ou même la joie sont refoulées, elles ne disparaissent pas. Elles fermentent.
Et c’est alors que naissent les sentiments lourds : frustration, agacement, méfiance...
Sentiments qui, eux, influencent les comportements, souvent de façon invisible mais massive.
Émotions et sentiments : ne mélangeons pas tout
Petite mise au clair, parce que c’est crucial :
L’émotion, c’est cette réaction immédiate, vive, brève. Elle surgit : une joie soudaine, un sursaut de peur, une bouffée de colère.
Le sentiment, lui, est un parfum qui s’installe. Il naît de l’émotion, nourrit par nos pensées, nos souvenirs, nos interprétations. Il dure. Il teinte durablement nos perceptions.
Exemple : tu ressens de la peur à l’annonce d’un changement (émotion). Puis tu l’interprètes en te remémorant tes échecs passés, et tu développes un sentiment d’insécurité.
Quand une émotion n'est pas accueillie, elle se transforme en sentiment... et commence à polluer tout ce que tu fais et décides.
Le climat émotionnel vaut plus que le climat social
C’est une chose d'avoir un organigramme clair et des process bien huilés.
C’en est une autre de faire en sorte que ton équipe vibre ensemble.
Les émotions circulent dans une organisation comme des ondes invisibles, bien plus puissantes qu'un joli discours ou une note de service.
Quand elles sont bloquées, ignorées ou niées, elles créent du non-dit, de l'amertume, de la défiance.
Quand elles sont reconnues, partagées, accompagnées, elles créent la cohésion, l’élan collectif, l’envie d’avancer ensemble.
Un projet échoue rarement pour un problème technique.
Il échoue souvent parce qu'on n’a pas vu, pas entendu, pas accueilli ce qui bouillonnait dans les émotions des équipes.
Vouloir éviter les émotions pour éviter le conflit par exemple, c’est souvent se priver du débat.
C’est croire, à tort, que l’absence de bruit est synonyme de paix. Mais en réalité, c’est dans l’espace ouvert par l’émotion et le dialogue que les vraies avancées naissent.
Un climat sans émotion n’est pas un climat apaisé : c’est un climat anesthésié, figé, incapable d’affronter les désaccords féconds qui font progresser les idées, les projets, les équipes.
Accepter que les émotions s’expriment, c’est permettre aux tensions de se transformer en solutions, aux divergences de devenir des forces.
Ce ne sont pas les divergences qui abîment les organisations, c’est l’absence de débat.
Le levier invisible qui change le quotidien
Alors, comment faire concrètement pour ne plus piloter à l’aveugle ?
Pas besoin d’embaucher 10 coachs émotionnels ou de transformer chaque réunion en cercle de parole.
Quelques gestes simples suffisent :
Créer un sas émotionnel en début de réunion.
Un rapide tour de table, une météo émotionnelle. Non pas pour tout dire, mais pour exister, pour être là pleinement.
Demander "Comment vous sentez-vous ?" plutôt que "Est-ce clair ?"
Parce que ce qui bloque rarement, c’est la compréhension. C’est l’adhésion émotionnelle.
Célébrer les réussites autrement.
Pas juste "Bravo, le projet est réussi."
mais : "Merci pour ton énergie, Bravo pour ta ténacité. C’est toi qui as embarqué les autres."
Ces simples attentions ouvrent un espace où chacun peut déposer un peu de lui-même. Et dans cet espace, la confiance, l’envie, la solidarité peuvent naître et grandir.
Les émotions ne sont pas un supplément d’âme au travail. Elles sont la matière première de tout ce qui s’y passe. Ignorer leur existence, c’est accepter de subir leurs effets secondaires.
Les reconnaître et leur faire de la place, c’est créer les conditions d’une performance durable et d’une intelligence collective vivante.
Votre équipe n'a pas besoin de plus d'outils.
Elle a besoin de plus d'espace pour ressentir, pour vibrer, pour faire de l’humain ensemble.
Alors, prêt à laisser un peu plus d’émotion dans vos projets ?
À très vite,
Aldo le Manchot